OUI à l’alliance !!!

Vers une Eurorégion Bretagne et Pays de Galles

Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, et Carwyn Jones le 12 janvier 2018, lors du renouvellement du partenariat Bretagne et Pays de Galles.
Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, et Carwyn Jones le 12 janvier 2018, lors du renouvellement du partenariat Bretagne et Pays de Galles. | OUEST-FRANCE

Le Premier ministre gallois, Carwyn Jones, sera à Lorient le lundi 6 août, durant l’Interceltique. Il nous parle du Brexit et de la création d’une Eurorégion, espace commun de coopération.

Le 23 juin 2016, 53 % des Gallois ont voté pour le Brexit. Il n’y a guère qu’à Cardiff que le remain l’a emporté. Pourtant le pays de Galles a reçu d’importants financements européens pendant des années… Comment expliquez-vous ce paradoxe deux ans après le vote ?

Beaucoup de votants ont vu dans ce vote l’occasion de protester contre la stagnation de leur niveau de vie du fait de la crise économique et de l’échec des politiques d’austérité menées par les gouvernements britanniques, l’occasion de donner une bonne claque à la classe politique. J’ai fait campagne pour le maintien dans l’Union européenne. Le gouvernement gallois a été très clair depuis le référendum en présentant des propositions pour qu’on obtienne un Brexit qui protège nos emplois, l’accès au marché unique et le maintien dans l’union douanière, ce qui est vital pour notre économie. Personne n’a voté pour devenir plus pauvre.

Le Premier ministre galllois, Carwyn Jones. | Wales News Service

Comme l’Écosse, vous tentez de rapatrier au Pays de Galles certaines compétences de Bruxelles que Londres voudrait garder ? Où en êtes-vous dans ce bras de fer ?

Il s’agit d’une longue série de discussions. Nous avons obtenu des avancées qui protégeront la dévolution galloise. Après le Brexit, le gouvernement britannique souhaitait récupérer le contrôle sur des domaines de notre ressort comme la pêche ou l’agriculture. Nous avons obtenu des garanties sur la sauvegarde de nos compétences.

La Région Bretagne a pour objectif de créer une « Eurorégion » avec le Pays de Galles. Ce projet porterait des projets communs avec des financements européens. C’est aussi un moyen pour vous de garder un pied dans l’UE…

Nous avons toujours dit que la coopération interrégionale européenne demeurait une priorité. Nous envisagerons toute possibilité de conforter cette coopération que ce soit au sein du Royaume-Uni ou avec les régions européennes proches. Nos liens culturels, linguistiques et commerciaux avec la Bretagne remontent à des centaines d’années mais ce n’est qu’en 2004 que notre relation a été officialisée. Depuis nous avons vu des liens se créer dans de nombreux domaines comme la culture avec le Festival Interceltique ou la coopération entre nos orchestres, ou comme l’économie avec la coopération dans la cybersécurité ou l’énergie marine. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ne fait que renforcer notre envie d’aller plus loin dans cette coopération.

L’Irlande, à votre porte, pourrait-elle être aussi à moyen terme associée à cette Eurorégion Bretagne Pays de Galles ?

Nous voulons maintenir et développer nos liens avec l’Irlande, par exemple à travers une coopération maritime qui pourrait se donner comme espace la mer d’Irlande et une partie de la Manche englobant ainsi le pays de Galles, l’Irlande et la Bretagne. Nous allons en discuter prochainement.

A Lorient, durant l’Interceltique, vous participerez à une table ronde intitulée : quelle place pour la culture galloise et la culture bretonne dans la globalisation : optimiste ou pessimiste ? Après des années de marginalisation, de déclin, de rejet des langues minorisées dans le contexte d’une Europe des états-nations, les 50 dernières années ont vu un renversement de la situation avec un regain d’intérêt pour nos langues. Alors que certains considèrent la globalisation comme un danger, paradoxalement, celle-ci peut être une chance pour les langues et les cultures minorisées. On peut être à la fois global et local.

De plus, les nouveaux moyens de communication sont un outil exceptionnel pour promouvoir nos langues à travers le monde et attirer de nouvelles audiences.

Carwyn Jones interviendra lors de la rencontre Bretagne-Pays de Galles, le lundi 6 août,à 14 h, Club K Moustoir, à Lorient, dans le cadre du Festival Interceltique. Ouvert au public. Inscriptions : bzh-cym@mel.bzh et 02 97 64 12 76.

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