Pour le Gouvernement Provisoire de Bretagne, il serait bon de dépassionner un peu l’actuel débat sur l’agriculture pour en revenir aux fondamentaux.
D’abord, demander aux agriculteurs de devoir changer leurs habitudes au nom de la transition énergétique, aboutit forcément à une augmentation de leurs coûts de production et donc des prix à la consommation. Nouvel exemple de ce que plus d‘écologie, c’est forcément moins de pouvoir d’achat.
Ensuite, si en Europe nous avons fait le choix d’être à la pointe du combat pour « sauver la planète », nous ne saurions pour autant contraindre les autres pays à devoir appliquer notre propre politique. Ce ne sont pas eux qui faussent la concurrence, mais nous-mêmes qui la faussons en nous imposant à nous-mêmes des règles environnementales qu’ils ne nous ont jamais demandé de prendre et qui ont pour résultat d’handicaper nos paysans dans la compétition internationale.
Quant à sanctionner les pays qui ne veulent pas faire comme nous, approche quelque peu « impérialiste », via par exemple des taxes à l’importation, c’est évidemment se retrouver avec nos propres exportations agricoles (ou industrielles) taxées par eux en représailles, alors que nous exportons chaque année pour 83 milliards d’euros de produits agricoles. Ce serait donc là se tirer une balle dans le pied.
Pour le Gouvernement Provisoire de Bretagne, ces manifestations agricoles qui s’étendent aujourd’hui en France et en Europe ne sont jamais que la conséquence directe et logique de la montée en puissance durant toutes ces dernières années des écologistes, à Bruxelles comme à Paris. Déconnectés des réalités économiques, ils sont apparemment plus soucieux de la santé de la planète que de celle de ses habitants…et de ses paysans.
Claude Guillemain-Charlez
Certes, la capacité de nuisance des écolos-mondialistes est prodigieuse dans le supplice que subissent nos agriculteurs. C’est là un des facteurs prépondérants du tourment du monde agricole. Mais pas que ! Tout le système mis en place par nos politiques française et européenne, depuis des décennies, est hautement responsable de leur détresse. Et il faudra bien s’adresser, un jour, aux parasites qui campent aux carrefours des profits indécents que sont la Grande distribution et les grossistes en tous genres.
Entre ces grands bénéficiaires et les revenus misérables que perçoit l’exploitant moyen, il y a là une profonde injustice à laquelle tout Etat digne de ce nom, devrait mettre fin. Mais peut-on attendre quoi que ce soit dans nos démocraties modernes dont les objectifs prioritaires, esprit libéral oblige, a toujours été la préservation des intérêts des entreprises les plus puissantes ?