Olier Mordrel’s revolutionary program sent to Germany for the revival of the Breton nation. (1941)

Le 1er Mars 1941, le leader nationaliste breton Olier Mordrel, alors à Berlin, remet au gouvernement allemand une note sur la situation politique, culturelle et historique de la nation bretonne. Ce rapport conserve pour l’essentiel sa pertinence et mérite d’être cité, discuté et actualisé par les révolutionnaires bretons du 21e siècle.

1.) Les Bretons ont conservé sans interruption la tradition celtique, qui remonte à l’époque où les peuples celte et allemand avaient presque des cultures identiques.

À certains égards, malgré la latinisation superficielle, elles ont conservé les mêmes caractères grossiers (barbares) du Moyen-Âge et on peut observer que les Bretons ont pu échapper à l’influence de la civilisation occidentale et maintenir leurs mœurs et coutumes primordiales.

En revanche, la France s’est toujours considérée comme la porteuse d’une mission civilisatrice qu’elle a engagé dans le fanatisme. Cela explique l’hostilité systématique des Français – obsédés par l’universalisme classique – vis-à-vis de l’esprit breton, qu’ils accusent, tout comme l’esprit allemand, de se nourrir des « sources boueuses » du sang. Cela explique la relation entre les Bretons et les Allemands, qui n’existe pas entre les Français et les Allemands.

2) La Bretagne était jusqu’au XIIe siècle un royaume celte.

Sa pénétration par la France a connu les étapes suivantes :

Au 12e siècle :

romanisation de la classe aristocratique,

romanisation des ordres cléricaux et la destruction des manuscrits celtiques par les moines français,

l’assimilation de la Bretagne orientale par la langue française,

pénétration du droit celtique par le droit féodal

Un État breton s’est constitué sur une base celtique avec un caractère mi-français.

Au 14e siècle :

Achèvement de la francisation linguistique de la totalité des classes dominantes,

l’union politique avec le royaume sur une base d’autonomie

Au 18e siècle :

Triomphe de la culture française,

La culture celtique résiste dans les masses paysannes,

La bourgeoisie s’assimile aux Français,

Révolution : abolition de l’autonomie bretonne, les Bretons sont incorporés au

Régime français.

En 1890 :

Enseignement obligatoire universel. La francisation du peuple commence avec l’aide du service militaire obligatoire universel, de la presse, des chemins de fer et le tourisme.

3). Situation actuelle :

La lutte entre le système français et le pouvoir national des Bretons ne s’est pas terminée par la victoire des premiers. La France anémique n’a pas réussi à assimiler la puissante Bretagne. Il est vrai que la France l’a en partie détruite et l’a arrachée à sa tradition, mais elle n’a pas disparu.

Le peuple breton est un peuple sans dimension nationale et sans éducation. De lui-même et de son passé, il ne sait presque rien. Il est devenue timide (craintive) et résignée. Sa main-d’œuvre a été mal utilisée et ses fils transformés en mercenaires.

Malgré cela il perdure ; son patriotisme profond et sa conscience raciale perdurent et il a commencé à réfléchir sur lui-même et sur son destin.

4.) Les phases de l’éveil breton.

1821 : Apparition de la première grammaire scientifique bretonne

1839 : Publication du premier recueil de chants nationaux

1887 : Publication de la première collection de folklore

1897 : Fondation du premier journal en langue bretonne

1898 : Fondation du premier comité d’action breton

1900 : Résurgence de l’habillement paysan

1905 : Première tentative de création d’une architecture bretonne

1911 : Premier travail pour faire connaître l’antiquité celtique

1912 : Première manifestation de soutien au séparatisme politique

1913 : Première revue révolutionnaire pour la culture nationale

1919 : Rassemblement de la jeunesse militante

1920 : Les premiers syndicats agricoles (association d’agriculteurs)

1925 : Apparition de la première revue littéraire moderne en langue bretonne

1927 : Le premier congrès national breton

1932 : Premier assassinat à la dynamite

1933 : Première campagne électorale

1935 : Apparition du magazine « Stur » ; une démonstration de solidarité culturelle germano-bretonne

1937 : Pavillon breton à l’Exposition universelle de Paris

1938 : Début de l’oppression des Français par la police

5.) Le mouvement breton

Il est jeune et encore peu organisé, mais il faut noter la rapidité de sa croissance. Deux exemples : le nombre de lecteurs de la presse nationaliste est passée en deux ans – 1939-40 – de 10.000 à 100.000. La langue bretonne, en 1925, est encore un dialecte méprisé, avant d’être reconnue 15 ans plus tard comme une langue du monde civilisé, dans laquelle des livres scientifiques sont publiés et qui est à nouveau parlé par un groupe de personnes éduquées.

Certes, les partisans du nationalisme breton sont toujours minoritaires, mais le mouvement est toujours plus grand, plus déterminé et mieux équipé. Des personnes de toutes les classes sociales, en particulier les intellectuels petits bourgeois, les marchands et une partie de la paysannerie, dont beaucoup de

les ecclésiastiques du pays, participent au mouvement.

Y sont opposés : la bourgeoisie capitaliste, la haute noblesse, les militaires, les civils, les milieux tertiaires et universitaires (2/3 d’orientation française) ainsi que le haut clergé.

Parmi les masses, les paysans, qui représentent 70 % de la population, sont passivement sympathiques.

D’une manière générale, la France conserve sa position mais elle a perdu son autorité et prestige vis-à-vis des masses et de l’élite intellectuelle. En ce qui concerne les mouvement, il est « en marche ». Personne ne pourra l’arrêter. Peut-être aura-t-il besoin plus ou moins de temps pour atteindre son objectif, mais il y parviendra.

6.) Le peuple breton est identifié par son allégeance aux liens du sang. C’est le sang, l’esprit du clan, qui est l’élément constitutif des Bretons et non la langue,la culture ou le sentiment national. L’amour de la terre, l’amour physique et le sentiment métaphysique d’unité avec les forces de la nature.

Le Breton a peu de compétences pour le commerce, le gain d’argent et même simplement l’organisation, mais il possède une un grand penchant pour la vie militaire et religieuse. Il ne s’exerce pleinement qu’au service d’un idéal. Sa tradition religieuse se manifeste principalement au service du culte du héros et de la déférence envers les pouvoirs de la nature qui se manifestent encore aujourd’hui dans les coutumes populaires malgré leur travestissement par l’Eglise.

Rarement le breton est ecclésiastique mais il est facilement révolutionnaire : c’est un homme de foi. Il y a des villages dans lesquels tous les les hommes vont à la messe et pourtant votent rouge.

7.) Au cours de la reconstruction de la culture celtique, l’intérêt pour le monde nordique, la théorie de la race et du paganisme allemand sont apparus au sein de la jeunesse nationaliste.

La religion celtique a déjà ses partisans et cherche à s’approprier des rites caractéristiques. Dans les milieux païens bretons, la culture celtique et la culture allemande sont considérés comme deux expressions différentes du monde culturel du Nord. Il a été déterminé statistiquement que dans un échantillon des dirigeants de la jeune génération, sont 7 païens, 2 catholiques et 1 athée. Cependant les cercles païens évitent tous la propagande car ils doivent tenir compte de l’influence de l’église sur les masses. Stur » est particulièrement prudent. Malgré cela, il est à noter qu’en dehors de l’Allemagne, la Bretagne est le seul pays dans lequel un phénomène religieux similaire à celui de l’Allemagne est en train d’émerger.

8.) En résumé, on peut observer qu’en Bretagne 3 orientations mystiques prédominent :

Ce mysticisme breton qui s’est nourri du double renouveau de la tradition populaire et du passé celtique et qui trouve dans le paganisme les éléments de son expression radicale.

Le mysticisme catholique, qui opère à partir du haut par le biais de l’organisation ecclésiastique.

Le mysticisme français, qui est basé sur le poids des ans, la langue et la culture de l’État parisien. Cette dernière est la moins homogène : hier, il mettait surtout l’accent sur l’idéal démocratique, aujourd’hui sur la réaction sociale et il tente de s’unir au mysticisme catholique contre l’Allemagne.

9.) En ce qui concerne l’Allemagne, il existe principalement trois orientations :

1.) L’orientation sympathique, en raison de leurs principes, des Bretons qui ont cependant été déçus et découragés.

2.) L’orientation hostile du haut-clergé, qui voit dans le nationalisme breton une menace pour ses privilèges.

3.) Un groupe de militaires (Brest, Lorient) qui pense à la vengeance et de fonctionnaires, qui englobe pouvoirs maçonniques et marxistes.

Ces trois éléments forment la « clique De Gaulle », qui occupe actuellement 90 % des postes de direction dans le pays. Le reste de la population témoigne d’un attentisme marqué d’impatience.

19.) La France d’avant n’est pas restée intacte en Bretagne. Le système de gouvernement et d’éducation anti-populaire et a été encore renforcé grâce à la centralisation autoritaire de Pétain. La langue bretonne continue à être interdite dans les écoles et les administrations. Le peuple ne participe pas à la vie publique ou à l’administration, qui se trouve entre les mains des étrangers. Les chefs spirituels et intellectuels, disciples de De Gaulle, ont été laissés à leur poste. Les bons Bretons étaient boycotté, sans l’intervention de l’Allemagne en leur faveur.

11.) Aucune tentative de renaissance culturelle bretonne ne peut être entreprise sans la prise en compte de ces faits. Il est évident pour tous que si la Bretagne reste sous le joug français, la langue bretonne continuera d’être supprimée et la dénationalisation en cours sera poursuivie. Tant que le peuple breton reste aux mains de la « clique », les tentatives de libération et de rétablissement se heurteront toujours à des obstacles insurmontables. Il n’y a rien à espérer, si la « clique » et le système du destructeur ne sont pas éliminés d’une manière ou autre.

12.) Le programme de rétablissement nécessiterait :

1.) L’élimination de la classe dirigeante des « Fransquillons » et la remise des postes de direction aux Bretons.

2.) La réintégration de la langue par une réforme fondamentale du système scolaire.

3.) La mise en place d’un nouveau système éducatif, basé sur les idées de la race et de la communauté ethnique, qui introduit les concepts d’État, les principes de leadership et de discipline, lesquels élimineront l’influence latine.

4.) La création d’un corps d’élite fanatique sur le modèle et jouant le même rôle que la SS

Tout cela serait bien sûr beaucoup plus facile à réaliser si l’autorité de Vichy sur Bretagne sont révoqués pour la durée de la transformation, comme c’est le cas pour l’Alsace.

13.) L’un des fondements de la résurrection bretonne est l’étude de l’origine du peuple et sa vie : préhistoire, folklore, art populaire, science raciale, etc. Rien d’important à cet égard na été autorisé ou obtenu de la part des Français. Naturellement, les Bretons sont enthousiasmés par ces études et l’on trouverait auprès d’eux toute l’aide que l’on pourrait souhaiter, si on encourageait une telle aide.

14.) Si la Bretagne devait être finalement cédée aux Français, il y aurait une implacable l’oppression avec laquelle il faut compter, comme au Pays Basque après le retour de Franco. Les Français éradiqueraient la menace bretonne une fois pour toutes. Pour qui serait-ce un avantage ? Les éternels ennemis du germanisme : l’Eglise romaine, le chauvinisme impérial de Richelieu à Bainville, la culture classique d’un Maurras. Le petit peuple breton, gardien de l’une des traditions nordique les plus primordiales, seraient sacrifiées au profit des puissances pourries du monde occidental.

15.) La question s’articule pour nous comme suit : Comment peut-on éviter cela ? Que peut-on faire pour donner une chance au peuple breton ? Comment préserver la fondation du peuple breton ? Parce que la Bretagne peut sans aucun doute devenir un élément exceptionnel dans la reconstruction de l’Ouest : elle est peut-être le seul élément vivant favorable qui s’y trouve.

16.) Quel que soit le déroulement de ces événements, l’Allemagne sera toujours intéressée de savoir que la France est divisée et non unifiée. La culture allemande trouvera un avantage dans la renaissance celtique de la Bretagne liée à la culture allemande et non dans le renforcement de la suprématie des pouvoirs de la civilisation du Sud sur le nord de la Loire. La tradition de Louis XIV doit être brisée plutôt qu’encouragée.

17.) Lorsque les observateurs allemands se rendent en Bretagne, ils ne doivent jamais oublier que la Bretagne a été soumise au pouvoir des rois de France pendant plus de 400 ans et a été annexée il y a plus de 150 ans. En conséquence, il existe naturellement une influence française qui ne doit cependant pas tromper. La Bretagne ne se révélera pas juste comme ça. Il faut du temps pour pénétrer sa nature et son âme. Comme pour tous les peuples opprimés, elle a masqué son vrai visage. En juin 1940, une grande majorité des Bretons étaient prêts à se consacrer au séparatisme. L’opportunité crée la foi. Quand la foi dans le séparatisme s’est réduite, ce sont ceux du cercle des « Fransquillons » qui sont passés au premier plan. Mais le vrai peuple breton, dur comme l’acier, s’élève irrésistiblement et attendra son heure aussi longtemps qu’il le faudra.

Un commentaire

  1. On retrouve, de manière lumineuse, dans la prose d’Olier MORDREL tout ce que le Peuple breton serait en voie d’atteindre si la chape de plomb fransquillonne se fissurait sous le poids de circonstances historiques particulières. Tout le monde sait que la France de nature hétérogène ne tient que par l’existence de son appareil d’Etat. Que celui-ci succombe sous le poids d’une débâcle militaire (1940) ou d’un effondrement provoqué par un soulèvement généralisé des « zones de non-droit » (pour parler comme nos élites décadentes) et nous aurions alors une situation ouverte à toutes les possibilités. Dans ces conditions exceptionnelles, le régime de Paris ne pourrait que desserrer son étreinte. Rappelons nous le défunt régime de Weimar qui se résigna à composer avec les éléments nationalistes pour stopper la révolution bolchevique qui allait tout balayer. Or, nous vivons aujourd’hui des temps identiques, des temps prérévolutionnaires. Cela, sans que la majorité de nos compatriotes en aient vraiment conscience. Ce dont nous sommes persuadés, c’est que le réveil va être encore plus douloureux pour les esprits bisounours qui se bercent d’illusions propagées par le Système. Ce n’est que Justice, après tout, car la bêtise humaine est sans honneur.

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