Le Monde
 dresse la liste des médias prorusses en France

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Action française
Le Monde dresse la liste des médias prorusses en France – Action française

Frédéric Lassez 20 mars 2022

La chasse aux collabos est lancée. Le Monde a dressé les premières listes, le 16 mars dernier. Un travail de salubrité publique car l’heure est grave. Si « RT et Sputnik ont été interdits », un « îlot prorusse » subsiste « dans certains supports ou émissions très à droite », nous révèle l’enquêtrice.

Heureusement, une presse vertueuse nous donne les noms de cette cinquième colonne qui désinforme à tout va : Valeurs actuelles, André Bercoff sur Sud Radio, Pascal Praud sur CNews. Mais aussi « des médias de niche » qui « prennent encore moins de gants » : TV Libertés ou encore Livre noir.

La journaliste ne se contente cependant pas de dresser des listes, elle nous révèle les vraies causes du mal grâce à un spécialiste : « Ces gens sont obsédés par les États-Unis, l’OTAN et nourrissent une forme de détestation vis-à-vis de tout ce qui vient d’outre-Atlantique », analyse Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite.

S’interroger sur la politique américaine et le rôle de l’OTAN relève donc du pathologique, de l’« obsession ». À ce titre, il aurait donc fallu enfermer le général de Gaulle dont Alain Peyrefitte rapportait, dans C’était de Gaulle, les propos suivants : « Nous pouvons vivre comme un satellite, comme un instrument, comme un prolongement de l’Amérique. Il y a une école qui ne rêve que de ça. » Et il ajoutait : « La presse est aux basques des Américains. […] S’abaisser, s’effacer, s’humilier, courber l’échine, voilà l’idéal. Abandonner sa défense, donner son économie, adopter la politique étrangère des autres, ça, c’est beau ; ça, c’est irréprochable. »

On suggérera néanmoins au Monde et à sa journaliste d’aller plus loin dans leur enquête, car il semblerait que les terribles réseaux de désinformation poutiniens aient franchi l’Atlantique depuis plusieurs années.

Par exemple, le Washington Post, dès 2014, donnait la parole à Henri Kissinger dont les propos, rétrospectivement, paraissent des plus suspects. Loin d’encourager à une guerre totale contre les Russes, malgré l’annexion de la Crimée, l’ancien secrétaire d’État, adepte de la realpolitik, réclamait une prise en compte des enjeux de chaque partie au conflit, sans quoi la conséquence serait « une guerre civile ou l’éclatement du pays ». Il fallait donc, d’après lui, sortir du schéma de confrontation Est-Ouest. Raison pour laquelle il considérait que l’Ukraine ne devait pas adhérer à l’OTAN et que les dirigeants ukrainiens devaient travailler à une « politique de réconciliation entre les différentes parties de leur pays ». Kissinger concluait en indiquant : « Le critère n’est pas la satisfaction absolue, mais une insatisfaction équilibrée. Si une solution fondée sur ces éléments ou des éléments comparables n’est pas trouvée, la dérive vers la confrontation s’accélérera. »

Des propos défaitistes à n’en pas douter, nous dirait la journaliste du Monde.

Autre exemple, plus récent, avec encore le Washington Post qui doit être financé par le Kremlin ! Le 23 décembre dernier, le journal ouvrait, en effet, ses colonnes à deux universitaires, Joshua Shifrinson et Stephen Wertheim, qui écrivaient : « En soutenant la possibilité d’un alignement étroit de l’Ukraine sur l’Occident, les actions américaines exacerbent les inquiétudes qui ont déclenché les incursions condamnables, mais prévisibles, de la Russie. » Selon eux, « les États-Unis devraient stopper la dérive expansionniste de leurs politiques d’après-guerre froide ».

De la pure propagande poutinienne que l’on retrouvait également dans Time Magazine, le 25 janvier dernier ! Le chercheur Anatol Lieven déclarait que dès les années 90, bien avant Poutine, les responsables russes, « y compris des réformistes libéraux », avertissaient « qu’une offre d’adhésion à l’OTAN, à la Géorgie et à l’Ukraine entraînerait une confrontation avec l’Occident et un grave danger de guerre ». Il ajoutait qu’il n’y avait rien « de mystérieux, d’extrême ou de poutiniste dans cette attitude russe » dans la mesure où les États-Unis rejetaient également, au nom de la doctrine Monroe, toute idée de présence d’une alliance militaire hostile à leurs frontières ou dans leur étranger proche.

Devant cette déferlante prorusse, on se félicitera que le journal Le Monde contribue, avec ses listes de suspects, à ressusciter en quelque sorte le maccarthysme.

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