Dans son ouvrage « Ce que je cherche », Jordan BARDELLA livre aux Français ses souvenirs d’enfance, son parcours politique et le récit de deux dernières campagnes électorales. Ouvrage d’un jeune militant à la trajectoire météorique, que l’on doit lire. Comme il faut lire la prose souvent indigeste des histrions de gauche qui empoisonnent nos existences depuis trop longtemps. Parce que connaitre l’adversaire ou l’ennemi est primordial pour les affronter.
Premier étonnement, BARDELLA ne se proclame à aucun moment « de droite ». Encore moins « identitaire » ou « nationaliste », alors que n’importe quel subversif du PS, PC, Verts ou LFI s’enorgueillit du qualificatif de gauche ou d’extrême-gauche, tous unis au sein d’un même « Front ». Appellation abandonnée par Marine LE PEN pour un « Rassemblement » jugé plus « consensuel ».
Le vocabulaire employé tout au long de l’ouvrage, tout empreint de mesure, baigne avec entrain dans le « politiquement correct ». Sans la moindre polémique. Ce qui évitera assurément toute convocation devant la 17eme Chambre correctionnelle de sinistre renom. Mais alors quid du panache et de la Vérité ?
Etrange, tout de même, de voir Jordan BARDELLA se recentrer vers la Droite au ventre mou alors que l’opinion autochtone se droitise crescendo au fil du temps. Ainsi entend-t-il se rallier la droite orléaniste ! Ignorant que celle-ci s’est avérée la pire ennemie des nationalistes et contrerévolutionnaires, depuis l’avènement de la IIIème République.
Il se réfère à plusieurs occasions au gaullisme, oubliant que le FN s’est bâti contre le pouvoir gaulliste, avec le militantisme désintéressé des vaincus de l’épuration, des rescapés des guerres coloniales, des partisans de l’Algérie française et des jeunes activistes à la croix celtique.
Enfin et surtout, le Breton lambda ou le Nationaliste affirmé seront surement déçus, en constatant que les problématiques qui leur tiennent à cœur ne sont pas évoquées. Aucune allusion aux minorités nationales. Rejet d’un nationalisme en lien avec l’appartenance ethno-historique. Pas de politique nataliste hardie pour contrebalancer la démographie galopante des populations extra-européennes. Et silence absolu sur l’urgence vitale d’une politique de REMIGRATION.
Une pensée politique des plus conformes
Passionné des « grands discours politiques », il cite DE GAULLE, MALRAUX, MITTERRAND et admire Victor HUGO pour avoir fustigé la peine de mort. Robert BADINTER doit en être ému. Cependant, les grands tribuns du XXe siècle du camp national tels Léon DAUDET, Philippe HENRIOT, Jacques DORIOT, Jean-Louis TIXIER-VIGNANCOUR ou Jean-Marie LE PEN lui sont étrangement inconnus !
BARDELLA consent toutefois à reconnaitre que l’intégration de ses grands-parents a « bien fonctionné » parce qu’elle était européenne » (P. 143). Bel aveu de sa part. Sans aller, toutefois, jusqu’au bout de son raisonnement : l’intégration à la mode israélienne.
Grand merci à lui, de reconnaitre les grands bienfaits du Christianisme dans notre société, tout en se disant non-baptisé et non croyant (P. 227). Ce qui devrait apaiser les inquiétudes des Vénérables des loges.
Mais du pur déni chez lui, quand il prétend qu’« il n’existe pas de délit de blasphème en France ». Or, depuis la législation Pleven de 1972, les autochtones de l’Hexagone croulent sous les lois liberticides de la pensée. Mais cela ne semble pas l’affliger.
Autre affirmation bardélienne : la France « est une Nation et une idée à laquelle on s’arrime » (P. 254). Oui, elle est peut-être une idée comme la définissait le bradeur de l’Algérie française et de l’Empire colonial. Mais nullement une Nation au sens étymologique du terme qui oblige à une naissance commune.
Pour BARDELLA, la France, c’est le « pays de CLEMENCEAU, JAURES et DE GAULLE ». C’est-à-dire seulement la République, faisant fi de la longue histoire des quarante rois qui firent la France. Et de ses héros en armure et en soutane.
Sans réelle surprise, BARDELLA insiste sur le fait qu’il n’est pas d’extrême-droite. « Jamais, je ne me suis senti de proximité intellectuelle avec l’héritage politique de l’extrême-droite » (P. 294). Par là même, il cautionne le dogme marxiste selon lequel « l’extrême-droite » serait le summum de l’horreur absolu dans le monde.
A la fin de son autobiographie (P. 297), Il redit son admiration pour la figure du général DE GAULLE, au cas où le lecteur n’aurait pas bien saisi sa filiation avec le défunt « Guide ».
Un animal politique non dénué de mérites
A l’opposé de certains néo-français issus de l’immigration, lui ne crache pas dans la soupe gauloise. Il remercie la France pour la générosité de son accueil, le confort matériel, la protection sociale et le patrimoine culturel auxquels il a accédé. Son assimilation est entière. A cet égard, si tous les privilégiés de la naturalisation vibraient de la même fibre, pour sûr, les autochtones se sentiraient encore chez eux.
Autre mérite de ce fils d’ouvriers installés modestement dans la ville rouge de Saint-Denis, au sein d’une cité gangrénée par le trafic de drogue, secouée par les bruits d’armes automatiques et l’islamisation qui lui est associée : il réussit le tour de force de monter tous les échelons d’un Rassemblement national dont il est devenu Président. Ce qui le distingue de maints candidats ou d’élus de droite qui doivent leur siège à leur statut social sans avoir vécu l’expérience du militantisme de base.
Pour un Dionysien passionné d’histoire et féru du site de l’INA, BARDELLA ne peut ignorer le parcours de son ex-maire Jacques DORIOT. Cet édile qui, épouvanté de ce que le bolchevisme russe allait édifier en France, alla jusqu’à combattre ce cancer jusque dans sa tanière, pour nous éviter le pire. Se peut-il que BARDELLA s’affranchisse lui aussi de la chape de plomb qui l’entoure et qu’il franchisse le Rubicon politique ? Les Périls islamiste et mondialiste d’aujourd’hui ne sont-ils pas moindres que le Cancer rouge d’hier ?
Certes, avant de lire son ouvrage, nous savions que nous n’avions pas affaire à un nouveau Charles MAURRAS ou Olier MORDREL. Après l’avoir lu, l’évidence s’impose : Jordan BARDELLA est un pur produit de la République jacobine. Encore marqué, hélas, par son formatage scolaire.
Jakez GWILLOU (27 décembre 2024)