Réponse à Monsieur Louis MELENNEC
En réponse à l’article paru dans BREIZH.INFO
http://www.breizh.info/wordpress/?p=352
Le bon doktor Mélennec a raison de vouloir reprendre, dans son projet constitutionnel, une certaine terminologie en vigueur à l’époque de notre indépendance : chancelier, Etats de Bretagne, Amiral de Bretagne ou Conseil, des appellations propres à notre histoire nationale. Cependant, les termes « Duc » et « Duché » me paraissent vieillots. Car, ils renvoient dans l’imaginaire collectif, à une lignée qui s’est éteinte, ou à une lignée dont les descendants ne peuvent prétendre à aucun droit particulier, pour s’être désintéressés du sort de la Bretagne, au cours des 5 derniers siècles. Par ailleurs, « Présidence » et « duché » apparaissent antinomiques.
Selon le Doktor, ce président élu au suffrage universel, aurait une fonction arbitrale et serait un homme au-dessus des partis ? Je reste sceptique car nous avons connu cela avec De Gaulle. Le hic est que sa constitution n’a pas empêché ses successeurs de devenir à la fois dépendants de leur Parti, du Gros Argent et des médias. En l’espèce, la durée du mandat (5 ou 10 ans) n’y change absolument rien. L’homme au-dessus des partis, c’est soit le monarque de droit divin qui ne doit rien au suffrage universel, soit une configuration étatique où les hauts postes de responsabilité ne doivent rien à l’élection. Laquelle ne s’applique qu’au niveau des Corps intermédiaires restaurés. Sinon, dans le cadre du système électif général, et là on revient au réel, le candidat au poste suprême doit compter notamment sur les fabricants d’opinion. Exit, son indépendance. En ce qui concerne le vote proportionnel intégral et le référendum, oui évidemment à condition qu’il ne soit pas laissé au seul bon vouloir du Président, de ses partisans et des élus du Système.
Je comprends le souci du rédacteur de sacrifier à quelques poncifs, pour ne pas effrayer nos compatriotes, qui redoutent tout changement ou nouveauté. Mais je suis en désaccord avec lui quand il évoque les « droits universels des hommes et des citoyens ». C’est là, une vision universaliste de la DDH de la République jacobine. Non, merci ! Il n’existe pas de droit universel. Il n’existe qu’un droit spécifique propre à chaque peuple, et qui correspond à sa culture et son tempérament. A ce propos, la sémantique n’est pas innocente et on pourrait peut-être trouver une autre formulation des droits pour notre projet de constitution ? On peut regretter aussi que son projet n’évoque pas les racines ethniques et chrétiennes de la Bretagne.
Enfin, le jugement qu’il porte sur la classe lamentable des élus bretons ne peut que nous satisfaire. Idem à propos de nos compatriotes qui se sont rangés jadis du côté des Allemands par patriotisme. J’ai bien apprécié, là aussi.
Jakez Guieysse – Octobre 2016