Permanence du judéo-christianisme

Le christianisme n’est pas mort.

L’annonce nietzschéenne de la mort de Dieu dans l’Europe du XIXème siècle n’est pas la fin de la civilisation judéo-chrétienne.

Quand le Père Hamel a été égorgé par deux musulmans intégristes dans l’église normande de Saint-Etienne-du-Rouvray, il officiait devant quatre fidèles,  dont deux religieuses. Certes, c’était la messe du matin et les actifs ne pouvaient pas s’y trouver. Mais les églises sont désormais vides. La crise des vocations est manifeste. La religion catholique des catholiques est souvent un libre-service moral plus qu’une authentique vision du monde: on invite à aimer son prochain, à n’avoir pas de haine pour les égorgeurs, à prier pour eux et le salut de leur âme, à leur pardonner, sans pour autant souscrire aux mystères de la foi, l’eucharistie par exemple, ou aux dogmes de l’Eglise, du genre: l’infaillibilité papale.

Vatican II a désacralisé le christianisme, il a supprimé toute lecture transcendante du monde au profit d’une lecture immanente: jadis le prêtre s’orientait (souvenons-nous de l’étymologie: il se tournait vers l’Orient…) vers le levant et tournait le dos à l’assemblée parce qu’il était l’intercesseur entre Dieu et les fidèles. Aujourd’hui, il tourne le dos au Saint Sacrement, donc à Dieu, pour faire face aux fidèles. Jadis il parlait latin, la langue de l’Eglise et chantait en grégorien. Aujourd’hui il parle français (*) et tutoie Dieu dans le Notre-Père, puis il fait rentrer les chansons d’Yves Duteil dans la nef…

Oui je crois qu’une religion qui est devenue si triviale n’en a plus pour très longtemps à vivre.

Mais le Breton que je suis, le chrétien que je suis, ne se lamente pas car il puise dans ses ancêtres sa foi en Jésus Christ.

(*) seuls quelques rares prêtres célèbrent la messe en breton

 

Claude Guillemain

Un commentaire

  1. Sans vouloir le moins du monde gommer l’élément judaïque à l’origine du Christianisme, précisons que le concept de « judéo-christianisme » n’a jamais eu cours dans l’histoire de la chrétienté européenne. C’est dans les années soixante que ce terme fut popularisé par les compagnons de route du Parti communiste. Il y a les Chrétiens, il y a les Juifs mais il n’y a pas de Judéo-chrétiens.
    A l’examen approfondi du Christianisme, il est plus exact de parler d’ Helléno-christianisme, tant les apports de la civilisation européenne sont nombreux , voire majoritaires dans l’élaboration doctrinale de la religion chrétienne.
    Malgré, il est vrai, une volonté de retour aux sources bibliques, le funeste Concile de Vatican II s »est transformé en une sorte de 1789 dans l’Eglise catholique. L’enseignement du Christ a été gravement dénaturé, le rituel sacré à été évacué de nos autels, nos dignitaires religieux sont devenus les courtisans d’une religion contre laquelle nos Papes de jadis appelaient aux Croisades….pour ne citer que quelques trahisons.
    Des trahisons dont les Chrétiens ne sont pas les seules victimes. Les non-croyants qu’ils se revendiquent athées, agnostiques ou païens sont aussi concernés. Car le vide spirituel créé aussi par plus d’un siècle de politique laïciste de nos chers républicains, apparait aujourd’hui comme un puissant handicap pour rester nous-mêmes, face à un expansionnisme religieux extra-européen qui ne nous veut pas que du bien. L’actualité quotidienne dans nos pays européens en montre maints exemples.

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