LES CRIMES COMMIS PAR LA FRANCE EN BRETAGNE : L’ASSASSINAT DU PLOUKISTAN OCCIDENTAL PAR LE PAYS DES DOIGTS DE L’HOMME, ET SES CONSÉQUENCES

(Ce rapport a été lu par Louis Mélennec à Bruxelles, en 2009, lors du congrès annuel des nations persécutées par les Etats dits « centraux ». Il est intégré dans le Livre Bleu de la Bretagne). Il est demandé à tous les Bretons du monde de le diffuser, jusqu’à la fin des temps, afin que le vrai visage du pays des  doigts de l’homme soit définitivement mis à nu, et que les droits des Bretons leur soient intégralement restitués par le colonisateur).

Je dédie la réédition de ces extraits à M. Philippe de Grosvalet : son œuvre en faveur du rétablissement de la vérité historique pour nos petits Bretons de Nantes et de Loire Atlantique est si immense, qu’elle est connue même à l’étranger. Il peut être assuré de notre reconnaissance, et que cela va durer, car les Bretons ont la mémoire longue, très longue. Affectueusement à lui.

La restauration de la vérité de l’histoire bretonne avance à grand pas. Même dans notre honorable université bretonne, on commence à comprendre qu’il n’y a jamais eu de traité de réunion de la Bretagne à la France en 1532, mais une brutale annexion, imposée par la force, la peur, l’achat des consciences. Honorable début, après tant d’inepties lues dans tous les livres : il faut un commencement à tout.

Le peuple français n’est pour rien dans ce qui nous est arrivé : nous avons été victimes de fous authentiques, ceci à partir de la révolution dite aujourd’hui des doigts de l’homme.

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Dès 1789, la France s’emploie à détruire la Bretagne, de toutes les manières possibles.

1 – LA BRETAGNE EST DÉTRUITE EN TANT QU’ENTITÉ POLITIQUE

Civilisation antique, pourvue d’une culture spécifique, avec un sentiment d’appartenance très fort, bien qu’annexée par le royaume de France depuis 1491, bien qu’ayant souffert des rois français, la Bretagne avait réussi, après le règne sanglant de Louis XIV, à retrouver le droit de s’administrer elle-même, cela jusqu’à 1789 inclusivement. Elle gérait ses finances avec économie ; son opposition acharnée à l’oppression de la Cour de France lui avait permis de maintenir un niveau d’imposition de moitié inférieur à celui appliqué dans le royaume des Français.

En 1789, divisée en départements, la Bretagne disparait de la carte politique. Son antique parlement – les « Etats de Bretagne » – est aboli. Elle perd tout droit de regard sur la législation appliquée sur son territoire, le droit de voter ses impôts, de gérer ses recettes fiscales et son économie, ainsi que de s’administrer elle-même… Dirigée par les fonctionnaires français chroniquement incompétents des ministères centraux, tous les postes importants sont attribués à des Français. Etant privée de toute initiative, elle s’étiole et s’enlise. Elle avait commencé à dépérir à partir du moment ou les bureaux de Colbert et de Louis XIV s’étaient emparés de son économie, l’avait pressurée d’impôs illégaux, avait saboté son économie en l’empê chant de commercer librement avec ses alliés commerciaux traditionnels, en particulier l’Angleterre. Les gouvernements français du XIXe siècle la transforment, par leur stupidité, en Ploukistan occidental de l’Europe occidentale. Les préfets jouent à la fois le rôle de courroies de transmission – toutes les décisions sont prises à Paris –, d’espions qui surveillent et dénoncent, et de pères fouettards. Les écoles, le clergé font l’objet d’une surveillance attentive. Rien n’a d’ailleurs vraiment changé : aujourd’hui, toutes les fonctions électives (celles de députés et des sénateurs, en particulier), sont « pré-sélectionnées » par les états-majors parisiens ; ce système suscite la risée, car cette pré-sélection est empoisonnée par une soumission quasi-aveugle.

2 – LA BRETAGNE EST DETRUITE EN TANT QUE NATION.

Les « révolutionnaires » de Paris ont décrété qu’il n’y a, dans le territoire qu’on va prendre l’habitude de dénommer « l’hexagone », qu’une nation : la seule, l’unique, l’exemplaire, la géniale, le moule unique et universel : la Nation française – celle dont Nicolas Sarkozy a dit, ridiculement, qu’elle a été créée par l’ Etat (!) (comme si un Etat pouvait créer une Nation, il ne peut que la détruire, ce qu’il a tenté de faire en Bretagne !). Toutes les nations périphériques sont niées, néantisées, interdites d’exister : les Basques, les Flamands, les Béarnais, les Corses, les Savoyards, toutes nations plus anciennes que la Nation française. Les Français, par l’effet de cette bouffissure qui se développe à la faveur de l’enseignement du complexe de supériorité qu’on leur inculque dans les écoles, se transforment en nationalistes furieux, imbus d’un sentiment de mépris ridicule qui, aujourd’hui fait rire à leurs dépens.

La Nation bretonne, la plus antique avec celle des Basques, est particulièrement persécutée, stigmatisée. Là où le nationalisme français est une éminente vertu, le

nationalisme breton devient un crime, ce mot étant utilisé ici sans aucune forme d’exagération. Au nom du nationalisme français, la France s’autorise à conquérir de très vastes territoires, souvent à dépouiller les indigènes de leurs terres, ou les acheter, sous contrainte, pour des prix absurdement préjudiciables (en Algérie, 300 000 hectares changent de mains sous l’effet de cette politique). Même si l’œuvre coloniale comporte des éléments positifs par ailleurs – ce qui est indéniable -, elle est à base de sentiment de supériorité des colons, et de mépris des indigènes. Il est génial, à cette époque, d’ être un nationaliste français, il est criminel d’être un nationaliste breton.

L’un des auteurs du présent rapport, avait, dans sa jeunesse, été endoctriné avec tant de répulsion et de dégoût contre ceux qu’on nommait « nationalistes » en Bretagne, qu’il disait : « Qu’on m’en montre seulement un : je le fusillerai ». Il est aujourd’hui mieux que Furet, mieux qu’Ozouf, et bien d’autres, qui ont fait leur mea culpa : il est fier d’avoir vu clair à temps dans le jeu obscène du pays colonial. Sur sa carte de visite, il a écrit « M. D., nationaliste breton ». Le fait est qu’aujourd’hui encore, taxer les Bretons de nationalistes est une injure. Cela mérite le mépris lorsque cela vient d’un quelconque Mélenchon, qui admire « l’œuvre civilisatrice » de la Chine au Tibet (voir ses propos lamentables sur Internet).

3 – La LANGUE ET LA CULTURE FONT L’OBJET D’UN ASSASSINAT ORGANISÉ

La langue bretonne, infiniment subtile et beaucoup plus ancienne que le français, est non seulement dévalorisée d’une manière outrancière, mais insultée. Ce n’est pas une langue : c’est un jargon, un idiome, un patois, un dialecte corrompu, un baragouin, un charabia, un instrument de dommage et d’erreur. Ceux qui l’utilisent ne parlent pas, ils « patoisent », ils « baragouinent », ils « déblatèrent », ils « parlent vicieusement ». Cet idiome est un reste des cavernes de Cro-magnon, une séquelle de la préhistoire, un « dernier reste de la féodalité », un langage de sorciers, une « relique barbare et arriérée d’un autre âge ». Il obscurcit et engourdit la pensée, prolonge l’enfance de la raison et la vieillesse des préjugés, empêche de raisonner, de comprendre, d’assimiler les idées nouvelles, en particulier les « idéaux » révolutionnaires, la démocratie, la République. C’est, dit Hugo, « une tombe pour la pensée ». Il est d’ailleurs, à l’oreille, hideux, inélégant, grossier, guttural, imprononçable, et ne peut l’ être qu’au prix de grimaces, et de contorsions du visage et du corps. Cette « grande vaincue de l’histoire » (sic), selon les « sçavants » français qui n’en comprennent pas le premier mot, décrète qu’elle n’a produit aucune poésie, aucune littérature, aucune œuvre littéraire de valeur. Il serait impossible que cela soit, puisqu’il n’y a pas de grammaire bretonne (!). Les prêtres, qui continuent à l’utiliser pour prêcher (c’est la seule langue parlée et comprise dans les diocèses de l’Ouest), sont particulièrement visés. Ils se servent de ce jargon infâme pour maintenir les Bretons dans leurs « superstitions religieuses », pour les asservir, pour faire entrer dans leurs pauvres cranes de demeurés des idées perverses, pour « les fanatiser », pour « chasser des têtes bretonnes les idées de liberté ». etc. Ils deviennent des « sorciers »,

des « ratichons », des « calotins bretons ensoutanés ». Ces insultes se prolongent jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Dans l’administration, la langue est formellement interdite. La France met en place un système médiéval de persécutions, digne de l’Inquisition, et de sanctions à l’encontre de tous ceux qui entendent perpétuer la culture qui, jusqu’alors, avait été, pour les lettrés, un sujet de fierté. Des escouades d’instituteurs français sont envoyés dans les écoles bretonnes, avec des directives précises réitérées par les préfets et les sous-préfets : « assassiner la langue bretonne », « éradiquer totalement l’idiome local », (de nombreux textes et directives ministérielles accablants, ont été publiés, cette politique étant initiée, surveillée, amplifiée depuis Paris) ; « la corrompre, afin qu’on ne le comprenne plus » (sic !) interdire, manu militari au besoin, de parler breton (des gendarmes rendent parfois visites aux parents dans les fermes, pour les intimider), infliger des punitions aussi vexantes que possibles aux enfants, sinon aux parents, qu’on culpabilise chaque fois que cela est possible. Les prêtres, curés et religieux, qui prêchent dans la langue nationale, la seule qui soit comprise, sont privés de leur salaire (la séparation de l’église et de l’ Etat n’intervient qu’en 1905). Dans les écoles, les enfants sont terrorisés. On les montre du doigt, on rit d’eux lorsqu’ils confondent un terme français avec un terme breton ; on les entraine à se moquer des autres ; on les isole au piquet, on leur donne des coups de règle sur les doits, des gifles, voire coups de pied ; on les punit lorsqu’on les surprend à parler breton dans la cour ; on accroche à leur cou un objet infamant tel qu’un sabot, une corne de vache, ou tout autre objet ridicule. Dans certaines écoles, fait criminel pour ceux qui s’en sont rendus coupables, on accroche au cou de ces malheureux l’ardoise d’infamie : « Breton = cochon ». (Cette dernière pratique a marqué les esprits, d’une manière définitive, les Bretons ne l’oublieront pas, et ne la pardonneront jamais). Une autre ignominie est inventée : la culture de la délation ; l’enfant surpris à parler le breton, conserve le « symbole » infamant au cou, jusqu’au moment ou il aura réussi à dénoncer à l’instituteur un autre délinquant. Certains n’osent plus rentrer chez eux, attendent la nuit, et contournent le village. Les parents sont tellement conditionnés, qu’ils infligent de nouvelles punitions à l’enfant, après le coucher du soleil.

 Le ministère Combes invente le concept « d’usage abusif du breton », pour empêcher qu’il soit utilisé dans les églises. Le pire, sans doute, dans ce pays traditionnellement très religieux : priver les enfants de confirmation, et même de communion, s’ils ne connaissent pas suffisamment le Français. La langue du colonisateur, dénommée « langue nationale » dans un pays qui en en possède une, bien avant les français, autorise les plus zélés à traiter le breton de « langue étrangère » (!).

Des journalistes, des hommes politiques connus, que l’on avait cru sains d’esprits, préconisent des mesures extr mes : « Il faut frapper les curés » ; « tapons dessus, de toute la rigueur des lois, de tous les poings des gendarmes » (La Lanterne) ; « il faut prendre des mesures énergiques, sans hésiter » ; « il faut utiliser des commissaires de police courageux, des préfets, des magistrats, des fonctionnaires républicains pour

entreprendre la colonisation de la Bretagne » (!!!!); « il faut faire totalement disparaître la langue bretonne » (de Monzie, ministre, 1925) ; « la seule réponse, est d’emprisonner tous ceux qui formulent les revendications linguistiques bretonnes » (Albert Dalimier, ministre du travail, 1932).

Détail horrible : la « Déclaration Universelle des droits de l’Homme », pendant qu’on procède à un véritable lavage des cerveaux, est enseignée dans les écoles. Les enfants bretons y croient. Ils sont tellement infériorisés, tellement convaincus d’appartenir à une race de sous-débiles, qu’ils regardent la lumière française comme étant leur seule planche de salut.

Les résultats de cette politique sont spectaculaires. En 1850, à l’exception des villes, toute la moitié ouest de la Bretagne est encore bretonnante. En 1850, 160 communes du Finistère sur 160 parlent le breton. On dénombre à l’époque 1,6 million de locuteurs. En 1940, la langue de communication, dans les campagnes bretonnes, chez les marins, chez les artisans, les commerçants des villages et des petites villes, est le breton. En 2000, ce chiffre est presque tombé à zéro.

En 2008, les efforts de la France ont abouti à un résultat étonnant : il reste 200 000 locuteurs bretons, tous âgés. Pour entretenir l’illusion, et perpétuer l’hypocrisie, la France a « autorisé » la création de quelques classes bilingues, mais freine de toutes ses forces en s’opposant férocement à toute progression de la langue nationale. Après un simulacre de débat au Parlement, elle a fait semblant d’autoriser les langues régionales, ce qui est fermement démenti sur le terrain. La politique de la France est l’éradication totale du breton.

4 – L’HOMME BRETON EST RÉDUIT AU RANG D’UN ANIMAL

Ce qui se produit ici est insupportable. Les pires adjectifs, les pires formules sont utilisés pour décrire l’homme breton, y compris par ceux que l’on dénomme aujourd’hui les « grands écrivains » : Victor Hugo ; Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Posper Mérimée, mile Zola et d’autres, trainent ce peuple de ploucs et de bouseux dans la boue.

Les Bretons sont une race inférieure. Ils sont, par nature, paresseux, sales et puants ; dans les villages, les enfants jouent dans la fange avec les cochons ; une mère n’y reconnait pas ses petits : il n’y a pas de différence entre eux ; certains Français se demandent s’ils sont des êtres humains ; d’autres consentent à les situer quelque part entre les animaux et les hommes ; le paysan breton, dit Hugo, « vénère d’abord sa charrue, sa grand-mère ensuite ; il aime ses poux » (citation littérale).

L’intellect du Breton est celui des animaux ; il devient le prototype de l’arriéré mental, de l’idiot congénital. Il a un âge mental infantile, cela est dû à la dégénérescence de cette race. « On se demande, précise encore Hugo, si cet aveugle peut accepter la clarté ».

Les hommes qui profèrent ces horreurs – inscrites d’une manière indélébile dans la conscience des Bretons –, incultes, ignorent que ce pays, qui a ensemencé toute l’Europe au moyen âge par sa mythologie et sa spiritualité, tant religieuse que profane a toujours produit des hommes de lettres, des poètes, des juristes, de grands écrivains. Parmi ceux que la France s’est appropriée, comme faisant parti des leurs écrivains, alors qu’ils ne sont pas Français, qui ont conquis une audience internationale : le théologien Abélard, l’un des plus grands de son temps, Chateaubriand, Victor Hugo (breton par sa mère), Renan, Lamennais, et tant d’autres.

5 – L’HISTOIRE DE LA BRETAGNE EST TOTALEMENT SUPPRIMÉE, SCOTOMISÉE

Les animaux n’ont pas d’histoire, les sauvages non plus. Selon ces messieurs de Paris – et les programmes scolaires qu’ils imposent –, la Bretagne n’a jamais existé, elle n’a jamais eu de souverains indépendants. De tout temps, elle fut, dit-on, une « région » française.

La seule chose qui filtre dans l’enseignement des lycées et collèges – il est difficile de croire ce que nous écrivons ici – tient en quelques phrases : « les Bretons eurent autrefois une Duchesse, dénommée Anne de Bretagne ; elle portait des sabots de bois (d’où la célèbre chanson, un “tube” en France : Anne, Duchesse en sabots) ; elle épousa le roi de France, dont elle tomba amoureuse (!), Charles VIII ; en conséquence, elle apporta en dot la Bretagne à la France ».

Aucun autre élément n’est fourni, pendant toutes leurs études, aux élèves des lycées et collèges. Les Bretons ignorent donc, par la volonté délibérée de l’ Etat colonisateur, qui ils sont, qui furent leurs ancêtres, ce que sont leurs racines, encore

moins qu’ils eurent un passé national prestigieux, sûrement pas que la Bretagne est devenue française par invasion, par violation du droit, et par destruction. Les signataires du présent rapport sont tous dans cette situation. Ils n’ont appris leur passé qu’une fois sortis de l’école, parce qu’un jour, le hasard a mis entre leurs mains l’une des rares histoires publiées sur la Bretagne, diffusée d’une manière confidentielle dans de rares librairies. Les grands héros de l’histoire bretonne sont « gommés », rayés des cadres. Nominoé, le roi Salomon, Anne de Bretagne ? Pierre Landais, le Richelieu breton ? Comment les Bretons connaîtraient-ils ces personnages auxquels l’occupant ne reconnaît aucune existence ? La Bretagne était française de tous temps ; province crottée, elle a été élevée à la civilisation parce que la France a daigné la ramasser dans le ruisseau : c’est à peu près tout ce que les Bretons savent de leur passé lorsqu’ils sortent du lycée.

6 – LA NÉVROSE BRETONNE D’ACCULTURATION

L’étude des névroses collectives a été induite, en particulier, par les sociologues et les historiens qui se sont penchés sur les dégâts mentaux induits par l’acculturation forcée des populations Amérindiennes par les Espagnols. Cette pathologie concerne un grand nombre de nations, jadis libres.

Sous l’effet de la pression colossale qui est exercée par l’entourage, l’école, les livres, la radio, les instituteurs, les professeurs, les parents eux-mêmes, tant par le non dit que par ce qui est suggéré ou explicitement exprimé, l’enfant se met à détester tout ce qui lui rappelle l’infériorité de sa condition : ce patois hideux que parlent ses parents et son entourage, ces costumes de ploucs et ces coiffes d’un autre âge, ces mœurs résolument vulgaires, les tournures bretonnisantes qui infectent le beau langage français, qu’on lui présente comme étant le modèle universel. Il n’est rien, il le sait, il intériorise le modèle mauvais forgé de toutes pièces par le colonisateur. La névrose d’acculturation est à base de honte de soi.

Le phénomène diffuse, et gagne tout l’entourage. Les grands-parents, qui ne parlent ni ne comprennent le français – dans les campagnes en tout cas –, sont mis à l’écart, on ne leur adresse pas la parole : ce sont des ploucs, on se gausse de leur maladresse et de leur timidité, on ne voudrait certes pas leur ressembler. Un fossé culturel se crée entre les générations : les jeunes, élevés dans la civilisation qu’on croit belle du colonisateur ; les vieux, qui paraissent pitoyables et arriérés. Cela peut aller très loin : on a vu, dans les lycées et collèges, des enfants avoir honte de rencontrer au parloir leur propre mère, à cause de son accent rocailleux, de sa coiffe en dentelles, de son habitus de femme plouque, et prétexter l’étude ou le travail pour ne pas montrer ce spectacle à ses camarades.

Au niveau individuel, les dégâts sont considérables. Les Bretons de ces générations sont à l’image de ce qu’ont été les Juifs pendant des millénaires, les colonisés, les esclaves : timides, honteux d’eux-mêmes, des êtres convaincus de leur infériorité native. Au niveau de la nation, c’est pire : celle-ci, jadis conquérante et glorieuse, est désormais honteuse d’elle-même. Elle va jusqu’à collaborer – en toute bonne foi – avec l’occupant pour « désincruster » ce qui reste des mœurs dont elle a été convaincue qu’elles sont préhistoriques. La créativité s’étiole au niveau collectif, la nation ne produit plus rien : la « ploukistanisation » devient effective ; les natifs, guère en situation de comprendre ni d’analyser ce qui leur arrive, comme les esclaves élevés dans une situation qu’on leur a appris à accepter, accompagnent ou précèdent le mouvement sans le critiquer. Honte suprême : il en est même qui acceptent de faire partie de ce qu’on dénomme le « gouvernement » du pays colonial.

7 – L’AMPUTATION DU TERRITOIRE NATIONAL

La France a été, au sens le plus vulgaire du terme, un pays hyper-nationaliste. Elle a exalté son ego national d’une manière honteuse. Elle a transporté ses armées dans les cinq continents, envahi des peuples nombreux, conquis un empire colonial de dix millions de kilomètres carrés, soit vingt fois sa propre superficie. Comme Attila, elle a foulé le sol des vieilles nations périphériques : l’herbe n’a plus guère poussé sur ces territoires ruinés, pendant longtemps. Elle a eu pour prétention d’apporter « la » civilisation – la sienne, bien sûr –, au monde, et de se considérer comme le critère de l’Univers.

En 1941, estimant n’en avoir pas assez fait, le régime de Vichy décide, reprenant une vieille idée dont il n’est pas l’inventeur, à la faveur d’un « redécoupage » administratif du « territoire », de créer une région artificielle, incluant la Loire Atlantique, qui est ainsi détachée du territoire historique national des Bretons.

Les noyades de Carrier, les colonnes infernales de Tureau, les crimes de Westermann n’ont donc pas suffi . La France, poursuivant par un processus interne sa colonisation, a cru pouvoir détacher de la Bretagne historique son joyau, pour l’intégrer dans une région fantoche, dénommée « Pays de la Loire ». La cause de ce qui a été présenté comme un « redécoupage » du territoire français : alors que la France a pactisé et collaboré avec l’ennemi pendant plusieurs années, alors que son chef s’est rendu à Montoire pour serrer la main de Hitler, a réalisé tout d’un coup, centaines de Bretons s’étant tournés vers les Allemands, dans l’espoir illusoire de retrouver leur liberté – a puni toute la Bretagne, ayant découvert que, malgré les siècles écoulés, malgré les persécutions et les crimes accomplis dans ce pays, les Bretons n’étaient pas devenus des Français.

Aujourd’hui, le mot « collaborateur » a totalement changé de sens.

La Loire, donc, continue à être la baignoire nationale de la sottise française, le fleuve révolutionnaire des inepties de sa philosophie archaïque et anachronique. Les Bretons, comme l’a écrit l’écrivain Herbert Pagani, sont les Juifs de la France. La Loire- Atlantique est pour les Bretons, au sens le plus fort, le Tibet de la France.

Mais la guérison est au bout du chemin : c’est de renouer avec ses racines, apprendre son histoire et l’enseigner partout, dénoncer les mensonges, critiquer et prendre ses distances avec ce qui s’est passé, et repartir dans une autre direction. La Bretagne est entrée dans cette phase. Elle entend rendre service au monde entier, car le message qu’elle véhicule, est celui de la Dignité des êtres humains et des nations, et du respect qui leur est dû.

LOUIS MELENNEC, docteur en droit et en médecine, DEA d’histoire (Paris-Sorbonne), DES de droit public, de droit privé, de sciences criminelles, Ex-consultant près le Médiateur de la République.

Le livre bleu de la Bretagne a été téléchargé plus de 400 000 fois dans le monde, en particulier grâce à la Russie et à la Pravda. AUCUN média français n’y a fait la moindre allusion. Tous les médias « bretons » continuent à se taire : ils fonctionnent presque tous avec des subventions : ils font partie de nos héros. Parmi ces héros qui ont refusé de publier ou même seulement de diffuser le Livre Bleu : Bretagne Réunie, l’UDB, Coop Breizh, l’ABP et bien d’autres …  TV libertés, grâce à Martial Bild, a consacré une émission à ce livre ! Prise de remords, elle l’a supprimée. Mais elle a été copiée par des dizaines de jeunes Bretons, et on la trouve donc sur internet.

Les injures anti-bretonnes :

https://www.google.com/search?sxsrf=ACYBGNTdOEIBWGG35N3TXr241iM40cc-lw:1568370057478&q=mélennec+injures+bretonnes&tbm=isch&source=univ&sxsrf=ACYBGNTdO

Le Livre Bleu présenté à Bruxelles :https://www.youtube.com/watch?v=g6fBhF4D3GE

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